par Jean-Claude Polet (secrétaire de l'association Saint-Silouane)

«  Entre  Orient et Occident chrétien, les perspectives anthropologiques sont dans la divergence. La question de la perspective en peinture en manifeste les différences. En effet, selon les aspects, les points de vue, les dimensions que l’on choisit de mettre en œuvre dans les possibilités de l’épure perspective, on induit et on détermine fondamentalement une manière de concevoir la situation de l’homme dans le monde et le mode de son engagement religieux. Le triomphe de la perspective linéaire à la Renaissance a signé le passage de la conscience occidentale à l’humanisme moderne. En Orient, en revanche, l’art religieux chrétien, l’icône, n’a pas suivi ce mouvement, a continué et continue encore à être régi par la perspective inversée et à mettre en œuvre les normes qui la caractérisent. » 

L’icône d’un nouveau saint : Sophrony l’Athonite

 Moniale Gabriela du Monastère Saint-Jean Baptiste

Le 27 novembre 2019, Père Sophrony, fondateur de la Communauté de Saint Jean le Baptiste dans l’Essex en Angleterre, moine, père spirituel, théologien et iconographe, a été compté parmi les saints sous le nom de Saint Sophrony l’Athonite. Cet événement n’a pas été inattendu, car il y avait déjà des bruits qui couraient à ce sujet auparavant, mais il a tout de même changé ma vie.

Créativité et Tradition, travailler avec Léonide Ouspensky, 1981-1987

Archimandrite Patrick (Doolan)

supérieur du monastère de Saint Grégoire le Sinaïte en Californie, USA

 (Texte traduit par Emilie Van Taack)

 

1- Première rencontre. Une nouvelle compréhension de la peinture d'icône.

J'ai rencontré Léonide et Lydia Ouspensky sur le déclin de l'année 1981, après avoir déjà lu ses livres au cours des deux années précédentes consacrées l'étude et à la peinture des icônes. Ils m'avaient invité à dîner à la suite d'une lettre de mon père spirituel leur demandant s'ils auraient la gentillesse de me recevoir si j'avais l'occasion de venir à Paris.

Bref aperçu du patrimoine iconographique du Patriarcat d’Antioche

  Emma Ghorayeb Khoury

  Au début du XVIIe siècle, à Alep, on assiste à une floraison d’art iconographique original, qui se prolongera jusqu’au XIXe siècle, là et dans d’autres régions du patriarcat d’Antioche, patriarcat dit aussi « grec-orthodoxe » à cause de sa langue liturgique. Le style, spécifiquement levantin qui s’y manifeste doit, à l’évidence, quelque chose à la peinture de la Renaissance européenne, mais en climat oriental arabe. Le présent exposé a pour propos de faire découvrir cet art méconnu.