Saint Ignace Briantchannov (1807-1867)

            (Traduction par l’archimandrite starets Syméon, Texte original en russe)

 

Deux disciples bien-aimés du Seigneur Lui demandèrent des trônes de gloire. Il leur donna sa Coupe (Mathieu 20, 23).

La Coupe du Christ, c'est la souffrance.

La Coupe du Christ permet à ceux qui y communient de participer sur terre au Règne béni du Christ, et leur prépare dans les Cieux les trônes de la gloire éternelle.

Tous, nous sommes sans réplique devant la Coupe du Christ ; personne ne peut se plaindre ou la refuser, car Celui qui nous commanda d'y goûter l'a bue Lui-même le premier.

 

La parabole du pharisien et du publicain ( Luc XVIII, 10-14)

Homélie de Mgr Syméon, higoumène du Monastère Saint-Silouane


A
u nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Nous entrons à partir de ce dimanche dans ce qu’on appelle le Triode du carême, cette période qui nous prépare à l’entrée dans le grand carême qui mènera à la Résurrection du Christ.

Dans sa pédagogie, l’Eglise veut nous préparer doucement à entrer dans ce carême qui est un temps de repentir, un temps de conversion qui doit se faire à partir de bases solides que le Seigneur nous enseigne au travers des Evangiles du Triode notamment.

Saint Silouane l'Athonite

 

Gloire au Seigneur de ce qu'il nous a donné le repentir, et par le repentir nous serons tous sauvés, sans exception. Seuls ne seront pas sauvés ceux qui ne veulent pas se repentir : c'est en cela que je vois leur désespoir, et je pleure beaucoup par compassion pour eux. Ils n'ont pas connu par le Saint-Esprit combien est grande la miséricorde divine. Mais si toute âme connaissait le Seigneur, savait combien il nous aime, alors personne ne désespérerait et même ne murmurerait jamais. Toute âme qui a perdu la paix doit se repentir, et le Seigneur lui pardonnera ses péchés. Alors la joie et la paix régneront de nouveau dans l'âme. On n'a pas besoin d'autres témoins, car le Saint-Esprit lui-même témoigne que les péchés sont pardonnés. Voici un signe du pardon des péchés : si tu hais le péché, c'est que le Seigneur t’a pardonné tes péchés.


Saint Macaire d'Egypte

25ème homélie spirituelle

 


4. Nous n'avons pas encore reçu l’allégresse du salut du Christ. Car l'aiguillon de la mort reste encore fiché en nous. Nous n`avons pas encore revêtu l’homme nouveau créé selon Dieu dans la sainteté, nous n'avons pas encore dépouillé le vieil homme que les convoitises trompeuses mènent à la corruption (cf. Eph., 4, 24,22). Nous ne portons pas encore en nous l’image du céleste (cf. 1 Cor. 15, 49), nous ne sommes pas encore conformes à sa gloire (cf. Rom., 8, 29 ; Phil., 3, 21). Nous n’adorons pas encore Dieu en esprit et en vérité

Dom André Louf

Une grâce exclusivement évangélique

« Bienheureux l’homme qui connaît sa propre faiblesse »[1]. Ou encore : « Celui qui connaît ses péchés […] est plus grand que celui qui ressuscite les morts par sa prière. Celui qui pleure une heure sur son âme est plus grand que celui qui est au service du monde entier […]. Celui qui a été jugé digne de se voir [tel qu’il est] est plus grand que celui auquel a été donné de voir les anges »[2]. Ce passage d’Isaac le Syrien est souvent cité. Il est d’ailleurs intarissable sur le sujet, ne reculant devant aucun paradoxe. Un autre texte de lui, récemment découvert, semble renchérir encore :« Celui qui possède le véritable repentir est un martyr vivant.

Le repentir, voie du salut

 par l'archimandrite starets Syméon de Maldon

    (Extrait de "Buisson Ardent N° 9)

    Luttant contre les passions, s’efforçant de vivre selon les commandements du Christ, l’homme prend conscience de son échec : il n’arrive pas à accomplir en plénitude ces commandements qui le dépassent. Qui peut prétendre aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute son intelligence ? L’homme découvre de plus en plus la distance qui le sépare de Dieu, sa « dissemblance » avec Lui ; alors naît en lui la métanoïa, le repentir. L’ascèse prend de plus en plus la forme d’un profond repentir.

Père Placide Deseille

En hommage au Père Placide, membre de notre comité, né au Ciel le 7 janvier 2018

  Dans les premières années de ma vie monastique, j’ai rencontré, au cours d’une lecture, ces lignes de saint Syméon le Nouveau Théologien, dont j’ai malheureusement perdu la référence : « Ne cesse pas de te repentir et de t’accuser, sans jamais accuser les autres.

Aie aussi un sentiment de miséricorde envers toutes les créatures de Dieu, car nous sommes tous nés dans la faiblesse. »

 Archimandrite Aimilianos de Simonos Petra
(Mont Athos)

Comment l'homme sera-t-il sauvé? Comment la femme sera-t-elle sauvée? Et l'enfant que nous avons mis au monde pour en faire un prince du ciel?

Ce qui, finalement, sauvegarde la famille et sanctifie les hommes, les rend dignes de la compassion divine, ce sont leurs tourments, les croix qu’ils soulèvent - même involontairement - en disant humblement : « C’est tout ce que j’ai à t’offrir, mon Dieu. Accueille-les comme le sacrifice d'agréable odeur » de mon cœur.


Homélie de Mgr Jean de Pergame sur l'Evangile de Luc 7. 36-50
(11 juillet 2001)

(En hommage à Mgr Jean (Zizioulas), endormi dans le Seigneur le 2 février 2023

Mes chers frères, la péricope évangélique d’aujourd’hui est l’une des plus émouvantes de tout l’Évangile. Le Seigneur est invité par un pharisien à entrer dans sa maison pour y souper. Il accepte l’invitation, entre dans la maison du pharisien, et voici que s’y déroule une scène vraiment émouvante. Une femme connue comme pécheresse par tous se présente devant le Seigneur.  Elle tombe à ses pieds et les embrasse, les baigne de ses larmes, les oint d’un parfum précieux et les essuie avec ses cheveux ; cette scène provoque la réaction du pharisien et les paroles du Seigneur que nous venons d’entendre.