LE REPENTIR SELON LE PÈRE SOPHRONY - Toutes les pages
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St Silouane : Sur le repentir |
Le repentir est un don sans prix fait à l’humanité. Le repentir est le miracle divin qui nous rétablit après que nous sommes tombés. Le repentir est l’effusion sur nous de l’inspiration divine, grâce à laquelle nous nous élevons vers Dieu, notre Père, pour vivre éternellement dans la Lumière de son amour. C’est par le repentir que s’accomplit notre déification. Cet événement est d’une inconcevable grandeur. Et ce don fut rendu possible par la prière du Christ à Gethsémani, pas sa mort sur le Golgotha et par sa résurrection. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 36).
Appel au repentir
« Repentez-vous » (Mt 4, 17). Il nous faut prendre très au sérieux cet appel du Christ, changer radicalement notre mode de vie intérieure et notre vision du monde, notre attitude envers les hommes et envers tout phénomène survenant dans l’être créé. (Sa vie est la mienne, p. 162).
Nécessité du repentir
La chute de l’homme fut grave assurément, mais elle ne fut cependant pas absolue. C’est pourquoi existe encore la possibilité du repentir et du salut. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 107).
Le Christ commença sa prédication sur terre par un appel au repentir — à un changement radical de notre approche de la vie. […] Dans cet appel, nous percevons la continuation de son dialogue avec Adam au Paradis. (Sa vie est la mienne, p. 93, 132).
Voir son péché est un acte spirituel d’une importance capitale pour quiconque cherche a voir le visage du Dieu Vivant. Plus que cela : cet acte est l’activité en nous de Dieu Lui-même, qui est Lumière. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 50).
Les Pères disaient que ressentir son péché est un grand don du Ciel, plus grand que voir des anges. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 31).
Grâce au repentir, notre esprit est introduit jusque dans les Mystères de Dieu sans commencement, de notre Père. Ce n’est que par le repentir que nous assimilons d’une manière essentielle la Révélation. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 52).
« Conditions » du repentir
[…] rares sont les hommes qui saisissent par l’intuition de leur cœur la vraie nature du péché. Habituellement, ils se situent au niveau de la morale humaine. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 50).
Percevoir notre condition pitoyable est un don céleste, un des plus grands. Cela implique que […] nous ayons déjà pénétré dans la sphère divine et ayons commencé à contempler — existentiellement et non philosophiquement — l’homme tel qu’il est selon le plan de Dieu dès avant la création du monde. (Sa vie est la mienne, p. 48).
Foi dans la divinité du Dieu personnel
La grâce du repentir est accordée à celui qui reçoit avec une foi entière la parole du Christ disant que si nous ne croyons pas à sa divinité et à l’absolue vérité de tout ce qu’Il nous a commandé, le mystère du péché ne se dévoilera pas pour nous dans sa profondeur ontologique, et nous « mourrons dans nos péchés » (cf. Jn 8, 21 et 24). (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 24).
La notion de péché n’est possible que si Dieu est considéré comme Hypostase absolue. De même, se repentir du péché n’est possible et approprié que là où existe une relation personnelle. (Sa vie est la mienne, p. 49).
Obéissance aux commandements du Christ
Une autre voie pour connaître le péché consiste à se placer sous le jugement de la Parole divine. Par un examen lucide de son état intérieur, l’esprit de l’homme se convainc qu’il ne garde pas les commandements ; et c’est pourquoi il fait pénitence. Pour que cette voie le rapproche du but recherché, il est indispensable d’étudier avec zèle la loi du Seigneur. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 51).
L’observation des commandements du Seigneur a normalement pour effet de nous faire subir une extrême diminution, c’est-à-dire une kénose ; si nous ne reconnaissons pas sincèrement que, dans notre état de chute, nous sommes en vérité une engeance de l’enfer, nous n’atteindrons jamais à la plénitude du repentir. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 90).
Le don de la grâce du Saint-Esprit
Seule la Lumière incréée descendant sur nous par la foi en la divinité de Jésus-Christ nous permet de reconnaître l’essence métaphysique de l’orgueil. La grâce du Saint-Esprit éclaire le cœur de l’homme, et il découvre au-dedans de lui-même la présence d’une tumeur maligne qui le conduit à la mort. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 36).
Déceler le péché en nous est un acte spirituel impossible sans la grâce, sans que la Lumière divine s’approche de nous. (Sa vie est la mienne, p. 47).
Nous pouvons assurément souffrir dans notre situation présente ; nous pouvons même sentir légèrement et comme de loin le Feu divin et, par là, nous repentir dans la mesure de notre compréhension. Mais un tout autre repentir — total celui-là — s’empare avec force de tout notre être lorsque la Lumière incréée nous permet de voir notre enfer intérieur, et en même temps, de ressentir la sainteté du Dieu vivant. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 53).
Dans la mesure où l’Être absolu se révèle à nous, nous ressentons toujours plus vivement notre néant et notre impureté. Cette vision est effrayante. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 22).
Quiconque éprouve un repentir réel et profond ne recherchera pas de contemplations sublimes ; il est entièrement absorbé par la lutte contre le péché, contre les passions. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 51).
Sens et pratique du repentir
Le repentir est la toile de fond de toute notre vie ascétique (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 50).
Se voir pire que tous
Pleurer de tout son être est l’état normal de celui qui se repent vraiment. Plus la crainte d’être éternellement séparé de Dieu est violente, plus l’horreur de notre ignominie est profonde, et plus total sera l’élan de notre esprit dans la prière. (La Félicité de connaître la voie, p. 165).
Descendue du Ciel, la Lumière de l’enseignement évangélique éclaire notre regard intérieur et affine la sensibilité de notre cœur. Ainsi, ce qui auparavant était imperceptible pour nous ne peut plus désormais rester dissimulé ; tout mouvement du cœur ou de la pensée est rapidement décelé, et nous nous voyons tels que nous sommes. Plus la crainte de nous trouver indignes de Dieu sera forte, et plus notre monde intérieur sera « à nu » et devant nous-mêmes et, bien sûr, devant la face de Dieu […]. Le chrétien découvre en lui le mal sous toutes ses formes, soit manifestement, soit secrètement présent au-dedans de lui, du moins comme possibilité ; et il se voit, en vérité, pire que tous et que tout. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 85-86).
Jugeant du bien et du mal non d’après la quantité des actes accomplis à l’extérieur, mais d’après la qualité des pensées qui le visitent et d’après les réactions de son âme à l’égard de ces « visiteurs », l’ascète se connaît vraiment comme le pire de tous les hommes. Parallèlement à cela, nonobstant toute sa turpitude, il se voit comblé de grâce par Dieu, au-delà de toute mesure (cf. Jn 3, 34) (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 107).
Culpabilité et haine de soi
Ainsi donc, ce qui est en jeu, c’est la perfection divine. Ceux qui ont soif de devenir fils de Dieu […] doivent être rigoureux envers eux-mêmes, poussant jusqu’à son ultime limite le sentiment de leur responsabilité pour chacune de leurs déviations de la loi d’amour du Père. Nous voyons la tendance inverse dans la psychiatrie contemporaine : libérer les hommes du « complexe de culpabilité », ce qui conduit à des conséquences désastreuses. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 169).
Passer de la corruption héritée d’Adam au domaine de la Lumière éternelle du Christ est un événement incomparablement plus important que tous les autres faits qui se déroulent sur la terre. Le signe que nous approchons de ce grand mystère, c’est l’apparition en nous de la sainte haine de soi (cf. Lc 14, 26). (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 69).
Il est salutaire que se développe en nous une aversion du péché et qu’elle se transforme en haine de soi-même. Autrement, nous risquons de nous accommoder et de nous habituer au péché ; celui-ci a de si nombreuses facettes et, en même temps, est si subtil que dans la plupart des cas nous ne remarquons même pas sa présence dans tout ce que nous faisons, même dans celle de nos actions qui sont bonnes en apparence. (Sa vie est la mienne, p. 66).
Se condamner à l’enfer
Il est écrit que rien d’impur n’entrera dans le Royaume de l’Agneau de Dieu (cf. Ap 21, 27). Nous nous éprouvons sévèrement nous-mêmes, et, sans pitié, nous nous condamnons à l’enfer, comme étant indignes de Dieu. Ainsi seulement nous surmontons notre propension invétérée à considérer nos faiblesses avec indulgence, à nous pardonner facilement nos transgressions, surtout si nous les accomplissons en pensée. Notre jeu est grandiose ; notre mise, c’est tout notre être ; si nous gagnons, c’est l’immortalité dans la Lumière sans commencement. « Le Royaume des Cieux souffre violence, et ce sont les violents qui s’en emparent » (Mt 11, 12). (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 69).
Un mouvement incessant et sans fin
Au début, le repentir est accompagné d’une profonde tristesse ; ensuite, variant dans son intensité et ses dans ses formes, il reste avec nous sans plus nous quitter. Le repentir ne connaît pas de fin sur terre ; sa fin signifierait la plénitude de notre déification par une assimilation parfaite au Christ, jusque dans sa glorieuse Ascension. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 110).
Repentir « ontologique »
C’est par un repentir total que nous nous arrachons à l’étreinte mortelle de notre individualisme et que nous sommes introduits dans la contemplation de l’universalité divine du Christ « qui nous a aimés jusqu’à la fin ». (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 90).
Fruits du repentir
Certes, l’homme ne saurait totalement éviter de pécher, mais il peut éviter les conséquences du péché — la séparation d’avec Dieu — par le repentir. (Sa vie est la mienne, p. 52).
La purification
Lorsque nous nous repentons, nous condamnant résolument devant Dieu et les hommes, nous sommes purifiés intérieurement. L’eau dans le verre retrouve sa pureté en passant par le filtre spirituel du repentir. Aussi quand je me confesse, je m’accuse de tout mal, car il n’est aucun péché au monde que je n’aie commis, ne serait-ce qu’en pensée et pour une fraction de seconde. La possibilité même de tels mouvements de mon esprit révèle clairement mon état de péché. Qui peut être tout à fait certain d’être libre du pouvoir des pensées passionnelles ? Et si, pour un bref instant, j’ai été sous l’emprise de pensées mauvaises, qu’est-ce qui m’assure que cet instant ne se transformera pas en éternité ? […] Aussi devons-nous, pour autant que nous les voyions, confesser complètement nos péchés de crainte de les emporter avec nous dans la mort. (Voir Dieu tel qu’Il est, p. 47 ; Sa vie est la mienne, p. 84).
Ainsi c’est seulement à travers le feu du repentir que notre nature est refondue, par sa prière accompagnée de larmes que sont exterminées les racines du péché, par l’invocation du Nom de Jésus que notre être est purifié, régénéré et sanctifié. (Sa vie est la mienne, p. 178).
Le pardon
Il n’y a pas de péché impardonnable, hormis celui dont on ne se repent pas. (80).